Ancien couvent des Capucins et futur musée de Coulommiers
Construit au début du XVIIIe siècle, le couvent des Capucins complétait dans une composition d'ensemble le château de Coulommiers. Ce dernier, construit par Salomon de Brosse, puis modifié par Mansart a presque totalement disparu tandis que le couvent est arrivé jusqu'à nous.
Utilisé partiellement comme musée municipal, mais aussi comme centre technique municipal, la Communauté d'Agglomération a décidé de faire du couvent un grand établissement à vocation culturelle.

Le projet consiste désormais dans l'amélioration du musée des Capucins, doublé d'une thématique territoriale forte et porteuse : la gastronomie, et plus spécifiquement les fromages de Brie dont l'établissement fera la promotion à travers un centre d'interprétation. Le projet est complété d'un aménagement paysager qui se doit d'être à la hauteur de la qualité du site.
Le site présente plusieurs échelles, avec pour déclinaison la ville, dans la ville le parc du château, dans le parc le couvent, dans le couvent son enclos, dans l’enclos son église, et à l’intérieur de l’église la grotte. 
C’est avant tout une relation hiérarchique entre tous ces espaces, et il nous a paru essentiel de penser ce nouvel établissement en respectant un principe de fonctionnement qui est le fondement de ce lieu : un couvent, l’extérieur et l’intérieur. L’extérieur à l’ouest de l’église, puis le reste une fois franchies l’église ou la clôture. Ce principe de franchissement, nous l’avons retenu pour que le visiteur ressente le fait d’être entré à l’intérieur, sentir que la perception des espaces, du temps n’est plus le même avant ou après cette frontière. 
Aussi l’entrée, tout au moins principale, nous l’avons souhaitée à l’ouest près de l’église, c’est donc l’angle nord-ouest, le parvis qui nous a paru logique de considérer comme l’entrée naturelle. De fait, c’est un point que l’on aborde frontalement et dont la perception lointaine est la plus lisible et efficace, tandis que la clôture ouest est dissimulée par la végétation, et n’est pour le moment pas un accès principal même si cette situation peut évoluer.
Nous rappelons également que le parti de distribution est celui dicté par le fonctionnement originel conventuel, soit une entrée par l’ouest, et le parvis de l’église, et le franchissement du mur de clôture, symbolique, conservé dans le projet pour l’accès à l’ensemble des éléments composant le nouvel établissement. 
Toutefois des entrées secondaires sont possibles pour le Briestronome par le sud, permettant à chacun de déambuler dans les jardins et de consommer en terrasse ou dans le restaurant sans passer par l’accueil qui n’est là dans ce cas que pour les vestiaires, les sanitaires et la billetterie des espaces sous douane. 
C’est en raison de cette évolution possible, et des tracés en place, que le projet est axé sur deux axes nord/sud et est/ouest pour caler les circulations et les limites d’extensions. 
L’insertion n’est pas seulement les tracés ou les accès, c’est aussi un rapport d’échelle entre les volumes, des harmonies ou au contraire des contrastes entre les matériaux. Ainsi toutes les extensions ont exploité les limites physiques du couvent, les murs de clôture autour desquels le projet s’enroule, sur lesquels il s’appuie, pour en garder le témoignage et tirer de ce tracé existant un parti, un outil de composition. 

Les bâtiments sont relativement bas, et s’apparentent à des murs de clôture eux aussi pour que les bâtiments principaux restent les bâtiments conventuels sans ambiguïté. 

Et parce que le couvent est un ensemble de bâtiments en soit, une organisation urbaine à petite échelle, la cohérence du dessin, dont va naître tout le fonctionnement de l’établissement, est un élément fédérateur. Aussi la restitution contemporaine de la galerie du cloître, comme étendue et déroulée, part de l’emplacement d’origine du cloître pour aller chercher le visiteur à l’entrée du site, pour le conduire à travers son enroulement vers tous les éléments qui composent le programme, comme générateur d’unité d’un ensemble qui n’en a plus. 
Le projet architectural

Le projet dans son organisation part d’un principe de composition depuis le nord-ouest, où se situe l’accueil. Depuis ce point l’enroulement de la galerie nous mène soit vers l’église, soit vers l’intérieur de l’enclos.
La répartition des organes de fonctionnement du projet a été un sujet central dans notre travail, et pour des raisons de confort de visite, de mise en valeur des espaces et de règlement, nous avons choisi l’organisation suivante : 
Une circulation en boucle, avec une galerie qui permet des cheminements parallèles afin de pouvoir tourner autour de l’établissement sans forcément tout visiter, et avec pour but de placer la dégustation, le restaurant  et la boutique, le plus au centre possible, parce qu’ils sont à la fois un lieu de vie essentiel, et à la fois un enjeu économique fort. 
Le restaurant briestronome et la boutique ne pouvant être placés réglementairement dans une extension, ils ont été placés le plus près possible du centre de la composition dans les ailes sud et est des bâtiments conventuels, entre jardin des simples/terrasse/et jardin de l’enclos sud. 
Notre préoccupation a été aussi de proposer des espaces sous douane et hors douane qui à la fois permettent un fonctionnement simple, et une grande attractivité, tout en étant compatible avec les capacités d’adaptation du bâtiment et la réglementation. 

Le fonctionnement de la douane a été discuté après la mise à jour de l’esquisse, et il a été admis qu’au regard de la multiplication du nombre de points de douanes nécessaire, de leur cout de fonctionnement et de la taille de l’établissement la mise en place d’un ticket unique permettait la simplification d’usage de l’établissement en conservant les objectifs de liberté de circulation au sein de l’établissement. En revanche, pour garantir l’ouverture du restaurant sur les périodes de fermeture du musée, une douane est mise en place entre la galerie et le restaurant pour contrôler l’accès au musée depuis le restaurant, qui est en accès libre sur l’extérieur. 

Par ailleurs l’accueil fait également office d’espace de promotion du territoire, potentiellement très porteur en termes de communication sur le tourisme, les activités et les établissements, sites ou monuments proposés à la visite dans la région, il est placé ici pour qu’il soit visité par le plus grand nombre
Du point de vue architectural, le parti se traduit par la construction de bâtiments bas, en face ouest et sud, laissant entrer la lumière à l’intérieur de l’enclos, et s’adossant sur les murs de clôtures. Le projet est alors composé d’axes structurants qui sont ceux du couvent, de ses accès ou de ses bâtiments. Ils sont des cheminements parfois traversant l’ensemble conventuel. Ces deux axes est-ouest et nord-sud, servent d’accroches pour nos extensions, et se prolongent également ou se dupliquent pour composer le jardin sud entre bâtiments et Fausse rivière. 

Ainsi structuré, le paysage est découvert par des perspectives que le projet accentue, l’axe nord- sud offre ainsi une transparence, véritable enfilade depuis les berges du château au nord, puis passant par l’accueil et la galerie, débouche dans le jardin sud, et jusqu’aux berges de la Fausse rivière. 
Depuis l’accueil, le parcours est souple et polyvalent, il conduit librement, soit vers la Maison des Fromages de Brie au sud, l’exposition temporaire toute proche, ou vers le Musée des Capucins abrité par l’église.
Passé l’espace d’accueil et les informations touristiques, la galerie s’enroule sur le cœur de l’ensemble culturel et offre accès à l’ensemble des entités. La coursive en ruban desservant l’ensemble des entités au cœur du site permet de croiser les parcours, favorisant ainsi la curiosité. Outre relier les bâtiments de façon fluide et harmonieuse, cette configuration participe à la rencontre avec les autres entités que sont la Maison des Fromages de Brie, le Musée des Capucins, la boutique, le Briestronome, et la salle d’expositions temporaires. 
Initialement proposée au cœur du jardin pour des raisons évidentes de cohérence avec lui, l’herboristerie a été supprimée du programme. A sa place et dans une autre configuration on trouve l’espace de dégustation qui devient le cœur, l’aboutissement du voyage à travers le goût et le terroir. 

Profitant de sa situation au milieu de jardin paisible, son cadre est propice à la détente, et cet espace peut au besoin être étendu au cloître ou au jardin selon les configurations ou besoins. 

La galerie, haute sous plafond assure la continuité de tous les éléments de programme, elle est vitrée sur tout son linéaire, à l’exception de la partie nord entre l’accueil et l’entrée de l’église où le visiteur est abrité des intempéries par la couverture, mais sans mise en œuvre du mur rideau et se trouve à l’extérieur. Ici la galerie s’approche de la façade sans la toucher, afin d’éviter tout préjudice archéologique sur cet élément important de l’ensemble monumental. 
A l’intérieur, l’église sera mise en valeur par le remplacement de son revêtement de sol, par la réfection de ses enduits et la suppression des doublages des parties basses. La voûte recevra un lambris à lames de largeur irrégulière. L’ensemble des parements sera badigeonné. Afin d’éviter les problèmes de climat, un sas est prévu à l’arrière de la façade occidentale. Il est rendu solidaire du volume de planétarium qui recevra les globes de Coronelli.
Aucun nouveau percement n’est prévu dans l’église, et nous réutilisons ici les percements existants sur les volumes de la chapelle nord et de la sacristie pour ménager un passage depuis lequel nous ouvrons une vue intéressant sur la plateforme du château de la comtesse de Longueville. 
Pour des raisons acoustiques et de présentation, le chœur haut est proposé isolé par une paroi vitrée, dans laquelle un portique intègre une porte, et au-dessus une sérigraphie évoquant Catherine de Gonzague, fondatrice du couvent. Cet élément évoque aussi dans sa volumétrie, l’autel qui était installé en partie haute de la grotte. 
Le diagnostic a permis de conforter l’existence d’une séparation franche entre la nef et le chœur, aujourd’hui disparue, constituée de l’autel à retable haut et imposant. L’autel se situait quelques mètres en recul de la balustrade. 
Dans les bâtiments conventuels, les escaliers anciens ont été préservés, nous proposons une restauration respectueuse de leurs façades avec une amélioration de la lecture du rythme des baies anciennes, tandis que les combles seront utilisés pour partie par les bureaux de l’administration, et pour le reste par des locaux techniques (dont l’essentiel se trouve dans les parties neuves à l’ouest et au sud de l’établissement). 
Enfin parce que les bâtiments conventuels sont aujourd’hui coupés de l’espace qu’ils entourent (l’ancien cloître), nous proposons d’ouvrir par des baies dont la dimension et le caractère contemporain tranche avec celles existantes, mais respectant le rythme structurel, le rez-de-chaussée des ailes sud et est sur la galerie, afin de créer un lien fort entre la galerie, le restaurant et la boutique. 
Galerie à l’extrémité de laquelle nous proposons de tenir les dégustations à la sortie du parcours du centre d’interprétation des fromages de Brie. 
Le restaurant bénéficie d’une terrasse à son extrémité sud, en lien avec le potager pédagogique. 
Dans le jardin sud, des abris pour les jardiniers sont ménagés le long du mur de clôture ouest, et près de l’entrée secondaire est. Couverts de parements bois, et d’une toiture végétale, ils s’intègrent ainsi aisément dans le jardin auxquels ils sont utiles. 
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