Du Béton au Bourgeon - Vers une transition écologique de la friche Babcock
La Courneuve est une ville située à environ 3km au nord de Paris, voisine de Saint-Denis. C’est un territoire qui eu jadis un riche potentiel agronome des sols, une terre légumière qui fut surnommée le jardin de la capitale. Les terres de la Courneuve étaient réputées les meilleures de la région. Jusqu’à la fin du 19e, elle fera partie de la plus grande plaine légumiers d’Europe, autrement appelé la plaine des vertues, dû à ses sols riche en eau et en nutriments. Ce passé rural, viticole et maraîcher, c’est ce qui a forgé la première identité de la Courneuve.
A l’heure où la population mondiale est majoritairement urbaine, nourrir est un est une enjeu propriétaire pour les métropoles du 21e siècle. Alors que les villes ont perdu peu à peu le contact avec la nature et sa composante nourricière, une nouvelle démarche en matière d’alimentation voit le jour. Les citadins sont en attente d’une alimentation plus saine pour les consommateurs comme pour les producteurs, une alimentation créatrice de lien social, plus respectueuse du cycle des saisons et produite localement, car à l’heure actuelle, 5% des produits consommé en Ile-de-France sont régionaux.
Ce projet démontre la résilience et les capacités d’adaptation de la Courneuve face aux changements du monde péri-urbain en cours. Cela se fera par la réactivation du passé et de ses performances. L’agriculture est universelle et sert de lien entre les hommes. Ce patrimoine relie les habitants d‘aujourd’hui aux activités et aux hommes d’hier. Une agriculture régionale qui puise aux racines des traditions, une occupation maraîchère, étape entre le milieu rural et urbanisation, la Courneuve retrouve alors sa spécificité perdue et donne aux habitants le terreau pour se réapproprier leur ville.
C’est l’action de reconquête d’un cours d’eau et de sa terre, du Rû du Montfort, qui a servi de trame au développement du quartier. Il a disparu de la mémoires des habitants mais est toujours présent et se jette encore dans le canal de Saint-Denis. Un corridor biologique se constitue alors et crée un trait d’union entre la ville et la campagne, et créer une balade dans la Courneuve autour de son patrimoine agricole, et ainsi illustrer l’histoire de l’agriculture via des animations faisant vivre les collections. Le lycée sera un lieu de formation par l’apprentissage des diverses techniques d’agriculture urbaine (pleine terre, permaculture, hors sol, etc…), ainsi que des ateliers pédagogiques pour accueillir des visites, autour de l’univers culinaire, où les patrimoines végétales, fruitier et légumier seront inventorier et sauvegarder. La Courneuve deviendra un lieu de référence en formation pratique de maraîchage. Le recours à des entreprises d’insertion fait partie du modèle de développement.
La Friche industrielle Babcock se trouve juste au dessus du Rû du Monfort, et fait partie du patrimoine industriel exceptionnel début du XXème siêcle de la banlieue parisienne.
Il s'agit d'une architecture intelligente, audacieuse et monumentale qui a marqué une époque et est devenue iconique. Avec la transformation de l'activité industrielle et la délocalisation des entreprises, nombre de ces bâtiments perdent leur fonction et sont en train de disparatire. B3 cherche à éviter la perte physique de Babcock qui conduirait à sa disparition dans la mémoire collective. Nous préservons les dernières traces d'une usine qui a, pour beaucoup, été démolie pour faire place a de nouvelles constructions. Notre proposition, architecturale et programmatique, pour B3 est de conserver le maximum possible de strcuture patrimoniales du site tout en y inventant de nouveaux usages. Ce lieu remarquable devient le point de départ et la pierre fondatrice de l'ensemble programmatique du projet L'architecture existante devient le scène d'une nouvelle série d'activité. Les alentours de la Friche Babcock sont constitué d'un tissu urbain hétérogène qui rassemble plusieurs types d’urbanismes : l’industriel, les grandes barres de Iogements, le résidentiel de basse densité, des équipements... Dans ce contexte urbain, l'idée de créer une centralité devient nécessaire.
Le projet propose d'habiter Babcock avec un ensemble d'activités culturelles très diverses. Nous travaillons sur l'idée de « cultures » pensées comme un réservoir commun composé de multiples et distinctes manières d’être, de penser, d’agir et de communiquer en société. Ce concept se matérialise dans l'idée de construction du vide. Un nouvel espace devient cessible : un espace linéaire qui traverse toutes les halles et relie leur respectives activités. Le Passage Babcock sera la colonne vertébrale du futur projet et constituera un espace de partage et d'échanges entre les différences adresses. Un lieu de mixité, de mise en commun, et de participation des acteurs du site.
L’idée du projet est donc de favoriser la rencontre, rencontre entre nature et urbanité mais aussi la rencontre entre les habitants grâce au jardinage, activité génératrice de lien social. Offrir un lieu de partage, d’évènement festifs, de loisirs, créer une symbiose entre le bâti et la végétal, respecter et utiliser l’écosystème naturel de l’eau, faire revivre la tradition maraîchère à travers ce lieu unique, longtemps délaissé mais que les habitants ont soif d’investir et de s’approprier à leur guise.
Nous proposons différentes phases parsemées en ville, dans l’espace et dans le temps, avec une double lecture : pédagogique, culturel et nourricier. Nous avons décidé sur chaque parcelle de mettre en place des programmes différents qui mettent en relation des données différents. Selon le lieu et sa localité, selon ses caractéristiques, et selon son dialogue avec les parcelles auxquelles il est connecté, un programme agricole, culturel et/ou pédagogue se décline. Insérées dans le tissu urbain, ces jardins partagés/jardins familiaux, hérités des jardins ouvriers, sont un moyen pour la ville de créer des “chantiers d’insertion sociale et professionnelle”. Il suffit d’intéresser les hommes à leur environnement pour s’intéresser aux hommes.
Ces jardins potagers permettent d’alimenter le restaurant et les commerces de produits locaux.
Ces jardins potagers permettent d’alimenter le restaurant et les commerces de produits locaux.
La solidarité présente sur le lieu est la matière pour créer des espaces appropriés. L’intention est de renforcer le partage et l’entraide au sein de la Courneuve. Un réseau d’échange est mis en place, il repose sur un principe simple : proposer aux habitants de se rencontrer et se regrouper pour échanger entre eux des services; des outils, un échange des savoir-faire. Des espaces d’apprentissage de la vie quotidienne sont mis en place tel que des cours de cuisines, des cours de jardinages… pour que chacun puisse échanger, partager.
Également présent, une exposition permanente sur les cultures légumières de la région parisienne pour raviver l’histoire de la ville; ainsi que des espaces aussi dédiés à la faune et à la flore urbaine, notamment les abeilles et les papillons pollinisateurs.
B3 est un espace de vie, où les habitants du quartier se retrouvent et côtoient les employés de la Banque de France (juste en face du site Babcok), mais un espace aussi dédié à la vente des fruits, légumes et herbes aromatiques produits sur place.
Il aura aussi une vocation pédagogique régional en lien étroit avec les acteurs agricoles de la ville pour faire prendre conscience aux enfants, et à travers eux à leurs parents, de l’importance du sujet et du lieu. Ce centre sera la “maison de l’agriculture urbaine”. La valorisation et la transformation des déchets, et la participation de la jeunesse, futur acteur de la ville de demain, se fera via à des ateliers de découverte de l’écologie et du développement durable.