À l’image de Colette, ma fidèle compagne depuis seize ans, la beauté ne se limite pas à l’apparence : elle réside aussi dans la résilience, dans l’élégance de ce qui perdure, se transforme, se régénère.
Faire, défaire, puis refaire…
Dans ce geste répété naît une forme d’inspiration : celle de redonner souffle et usage aux objets usés, anciens, oubliés. Leurs cicatrices deviennent langage, leurs stigmates des signatures. Ce qui était autrefois dissimulé s’affiche désormais avec fierté, comme autant de marques d’âme, de mémoire, de valeurs.
Rien ne se perd.
Tout se transforme.
C’est de cette philosophie qu’est né cet objet singulier, à la fois brut et sensible. Exhumé des décombres d’un immeuble disparu il y a vingt ans, ce bloc de calcaire - percé d’une cavité carrée - fut jadis fondation. Soutenant ensuite la terrasse d’un logement reconstruit depuis, le voici à présent devenu bout de canapé, cendrier, vase… ou simple objet de contemplation.
Incarnant une tension entre poids et légèreté, qui oscille entre la densité brute du minéral, la transparence du verre, le chatoiement de la céramique et la précision du métal, réunis en un alliage inattendu. Des matières qui dialoguent, s’équilibrent, se réinventent. Et bien qu’encore massif, il se meut désormais librement sur des roulettes issues également du réemploi - comme si la gravité elle-même avait été détournée.
Un pied de nez au temps, qui semble ne plus avoir de prise sur lui.
Un objet mobile, résilient, et profondément vivant. Tout comme Colette.
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